Le réservoir d'eau
On me trouve en Afrique, plus particulièrement à Madagascar. Parmi les 8 espèces présentes dans le monde, nous sommes 7 sur cette grande île. On me prénomme souvent Renala, signifiant mère de la forêt. Notre doyen dépasse les 2500 ans. Chez la famille Boabab, il y a des petits, des gros de 20 mètres de circonférence, des longs et fins, des géants de 40 mètres, des chevelus et des chauves… Qu’importe notre apparence, vos frères aiment se poser sur nos racines, à l’ombre de nos feuilles pour discuter et chiller. Certains même se marient sous nos ramures.
Ma contenance de 120 000 litres d’eau équivalant à 600 baignoires, véritables oasis de fraicheur, me permettait de résister aux plus fortes chaleurs. Mais avec ce qui arrive avec notre cher climat, nous géants de la forêt, périssons. Deuxième fléau anéantissant notre espèce s’explique par la déforestation au nom de la consommation abusive d’huile de palme.
Et pourtant, mes fruits regorgent de secrets…
L'interdépendant
Je suis l’une des plus insolites preuves de la créativité de la nature. Je vis en appui tendu renversé : mes jambes poussent en l’air et mes bras creusent le sol. Autre trait incroyable de ma personnalité : je ne peux pas naitre seul. Je phagocyte. Besoin vital de câlin pour vivre, j’enlace un de mes proches à la naissance. Je le monte au fil des années, je grimpe à son corps, nous vivons en symbiose, jusqu’à ce que je l’étouffe. Ne m’en voulez pas, cela fait partie du cycle de la vie. Je me demande ce qui se passerait si je rencontrais un Baobab… À votre avis, qui gagne le bras de fer ?!
Les hommes me nomment aussi figuier étrangleur. Pourtant je suis un symbole de solidarité et d’interdépendance, car ce sont mes branches aériennes tombées au sol qui deviennent racines à leur tour. Dit autrement, l’un donne naissance à l’autre qui lui-même donne naissance encore…
Je fais partie de la famille des Ficus. On me trouve dans les climats chauds et humides. Mes écorces, mes fruits et mes feuilles offrent des propriétés médicinales.
Arbre sacré pour les hindouistes et les bouddhistes, je sers de sanctuaire et de lieu de méditation. Je suis aux vanuatais, ce que l’église est au français : lieu d’accueil et de partage, je suis au centre de tous les villages.
L'utile
Je suis le plus rapide de tous les végétaux. Je suis si rapide que dans les années 1800, j’ai été utilisé comme engin de torture... Mais ce même siècle, je servais aussi à allumer une ampoule 💡 ! On découvrit alors ma capacité à résister à la chaleur.
Lorsque vint le vent violent d’Hiroshima, je l’encaissai sans fléchir. Je fus la seule plante rescapée. Celle qui se confia à ce souffle radioactif sans plier. 🍃
Ma famille se compose de 1200 espèces, formant ainsi un vaste arc en ciel de couleurs. Ma canne est jaune, rayée verte, plutôt fine, celle de ma sœur aussi fine mais noire, alors que mon cousin est vert d’un diamètre et d’une hauteur 5 fois plus grands que moi. La moitié de ma famille est née en Chine. Ce berceau a vu naître mes ancêtres il y a 7000 ans.
Réelle machine écologique, je produis 35% d’oxygène de plus que les arbres. Mon adaptabilité climatique m’a permis de voyager sur tous les continents, mis à part cette vaste terre blanche. Mais qui sait, peut-être qu’un jour, malheureusement, j’y serai…
Si le vide fait partie de moi, je remplis pourtant bien des missions. On me retrouve en cosmétique, en cuisine, dans la maison, entre deux berges et même dans le béton ! Ma croissance éclair permet d’assouvir des besoins industriels ; symbole de régénérescence, à peine on me coupe, je repousse ! ✅
🎋 Matière première inépuisable, je serai un déchet propre pour la nature. C’est pourquoi, je commence petit à petit à remplacer la plastique dans le quotidien des citoyens. C’est une alternative qui redonne un peu d’espoir à notre planète. Pourvu que cette idée grandisse aussi vite que moi, et qu’elle fasse son chemin dans l’esprit humain…
Le seigneur
On m’écrit aussi « KAURI », mais pour pour une meilleure prononciation il est préférable d’opter pour « KAORI ». Les scientifiques me nomment Agathis Australis. Je suis né en Nouvelle-Zélande. Ce pays où la nature prend toute sa place, cette île où l’on peut découvrir volcans, activités géothermiques, montagnes enneigées, fiords, dunes de sable et forêts natives, avec de nombreuses espèces endémiques comme moi… Mes premiers ancêtres sont nés il y a 150 millions d’années.
Aujourd’hui je trône dans ces forêts néo-zélandaises.
Mon père, le plus vieux de tous maintenant, s’appelle Tāne Mahuta, en Māori cela veut dire « Seigneur de la Forêt ». Avec ses 2000 années au compteur, on peut dire qu’il a connu le Christ ! Et puis, du haut de ses 51 mètres, il est le plus grand de la famille.
Mon gros cousin, Te Matua Ngahere, « Père de la Forêt » en Māori, est le plus large de notre famille. Pour l’entourer, il vous faudrait être 10 à vous tenir la main pour entourer sa circonférence de 16,41 mètres ! Mais attention, interdiction de nous toucher.
Nous sommes des ancêtres sur cette île, des histoires divines sont comptées à notre sujet par les Māoris. Mais depuis 2008 une épidémie nous touche. Les kiwis (habitants de ce pays) tentent de nous protéger. Nous sommes en « confinement » pour certains (sentiers fermés aux randonneurs), et en « protection sanitaire » pour les autres (obligation de se laver les pieds à l’entrée du sentier). L’origine de cette maladie semble s’expliquer par la propagation d’un champignon présent bien avant que l’homme découvre cette île, mais qui arriverait à nos racines par l’intermédiaire de ses semelles. Ce champignon nous tuerait à petit feu. C’est quand même fou, ces petits qui mangent les gros…
Signé, les conifères confinés
L'exfoliant
Les scientifiques le nomment 𝘢𝘮𝘰𝘳𝘱𝘩𝘰𝘱𝘩𝘢𝘭𝘶𝘴 𝘬𝘰𝘯𝘫𝘢𝘤. C’est un légume qui appartient à la famille des 𝘢𝘳𝘢𝘤𝘦𝘢𝘦 et se caractérise par sa forme en trompette.
Cette plante pousse dans les forêts tropicales et subtropicales d’Asie du Sud Est. D’ailleurs on le retrouve là-bas dans les assiettes et en traitement médicinal.
Le konjac, comme le muguet, le bambou et le cocotier sont des plantes monoCOTYLÉDONes. Soit 1 seul COTYLÉDON. Soit une seule feuille à la naissance.
Les racines du konjac permettent de fabriquer nos éponges exfoliante pour le visage
Marc de café